Saint Seiya Meikai OVA 02

Ah qu’est ce que que j’aurais donné pour échanger la qualité du Junikyû à celle du Meikai. Cette partie du manga est ma favorite, pour tout un tas de raisons. Bien sûr, il y avait la découverte, mais l’enchainement des prisons me convenait, les Spectres rencontrés sortaient largement du lot du bestiaire archi connu des précédentes parties. Le Meikai est produit alors en 2005, et bien avant son annonce officielle, nous étions nombreux à être déjà septiques à cause de ces 3 points révélés sur la toile à ce moment là :

  • Le réalisateur phare de Saint Seiya, Shigeyasu Yamauchi tombe en disgrâce suite à l’échec cuisant du Tenkai-Hen
  • De nouveaux comédiens remplacent les seiyûs cultes de la série, Morita y incarne un Seiya qui ne fait pas l’unanimité.
  • Bandai ne sponsorise plus la série, si au début on pensait que cela ne changerait pas grand chose, on a vite compris que techniquement la série d’OVA est très contestable.

Et vient les épisodes. Avec presque 9 ans de reculs, ce que nous retenons le plus sur cette adaptation, ce sont tout ces passages très mal réalisés, une animation proche du néant avec de nombreux effets de scrollings très maladroit et de nombreux dessins « ratés ». Il faut insister que seul l’Araki Prod travaillait sur cette adaptation, soit une seul équipe contrairement au Junikyû ou ils étaient 6 si je ne m’abuse.

Ah on ce serait bien passé de ces passages là, et pourtant aujourd’hui lorsqu’on parle du Meikai et d’Elysion, on pointe sur ces passages, ou encore la fin beaucoup trop expéditive. En revanche, la qualité des dessins est globalement très bonne, il faut rendre hommage au travail titanesque de Michi Himeno et Shingo Araki. Et quelques utilisations musicales sont intéressantes. Alors là vous vous dites, mais pourquoi il vous parle de cela alors que le nom de l’article s’attache au second épisode ? Eh bien voilà nous sommes, je vais parler de ce que je considère comme étant le meilleur épisode du Meikai/Elysion.

Pourquoi celui ci et pas un autre ? Déjà je concède que j’adore le tome 23 du manga de Masami Kurumada. Et en particulière le personnage de Rune (ou Lune) qui sort largement du lot. Je trouve ces techniques relativement originales, la technique Réincarnation fait presque penser au Rikudô Rinne de Shaka puisque le monde Shura-Kai (Asura) y est évoqué. Sa personnalité, faisant croire qu’il est supérieur aux êtres humains, son jugement soulèvent quelques questions. Lorsque Seiya en vient à se justifier qu’il agit sous la justice, je ne peux m’empêcher de songer aux Comics, ou justement les héros américains ne tuent jamais à cause de leur idéaux. La fin si rapide de Rune, est propre, classe et satisfaisante pour les fans de Kanon désireux de le voir en pleine action. Sa conclusion sur Rune qui s’est pris pour dieu est intéressante, puisqu’il est finalement victime de son propre coup, rappelant presque cette règle établie par Poseidon : si on s’attaque à un dieu, son coup lui revient dans la figure !

Eh bien sûr, le personnage contribue malgré lui à insérer le mystère qui entoure les origines de Shun.

Il meurt sur un pont rappelant qu’il est sous l’étoile du Balrog, figure mythique de Tolkien dans le seigneur des anneaux. Vient s’ajouter l’excellente prestation de Susumu Chiba, qui incarne le personnage, ses cries de terreurs lorsqu’il pense avoir exterminé malgré lui Hades sont saisissants. Et même les échanges avec Shun sont efficaces, si à première vue Rune est insensibles aux arguments du Saint d’Andromède, il reconnait après avoir rendu sa sentence que ces Saint avaient le coeur pur. Malgré tout, on s’interroge sur le véritable sens du tribunal sur les Saints, puisque quoi qu’il puisse arriver, la sentence semblait être la même pour ceux qui s’opposent à Hades.

livre en francais

De manière assez étonnante, le livre que Rune utilise est écrit en … Français !

Il faut souligner que c’est la toute dernière insertion de l’humour dans l’oeuvre, par l’intermédiaire de Markino, ce spectre au physique peu reluisant est un véritable faire valoir en plus d’être un boute en train. Seiya en vient même à s’amuser avec lui. Sa faible intelligence lui coutera la vie par Rune lui-même exaspéré du bruit provoqué. Il est le seul des guerrier Squelette à disposer d’un nom. Son interaction est un prétexte pour alléger l’ambiance finalement.

 

C’est bien joli tout ça mais pourquoi est ce qu’il est bon cet épisode ? Tout simplement parce que sa réalisation est très honorable. Tout est très fluide, pas de plan fixe grossier venant gâcher le visionnage. On peut noter une défaillance lorsque Rune déploie son fouet sur Shun, via l’animation quelque peu faiblard, mais c’est bien la seule chose que j’aurais à rapproché dans cet épisode. On pourra aussi bien contester le Greatest Caution de Radhamanthe, certes fidèle au manga, bien moins impressionnant que ce qui avait été fait lors du Junikyû, qui parvenait à détruire le château de Pandore sans difficulté. Mais c’est un défaut que je pardonne facilement curieusement.

La fin de l’épisode est un rappel immédiat aussi sur la série des années 80, souvenez vous de cette musique qui ponctuait la fin d’un grand nombre d’épisodes de l’époque ? Et c’est pour moi la plus grande force de cet épisode, c’est l’esprit de la série d’origine techniquement parlant ! Revoyez un épisode de la série de 1986 et l’animation déployée … C’est vraiment ce qu’aurait pu être un épisode du Meikai produit en 1989, le résultat me satisfait parfaitement.

Les musiques employées conviennent parfaitement, j’avoue que je ne m’attendais à ce que le thème d’Hilda de Polaris soit employé pour présenter le tribunal et Rune, c’est juste parfait. Idem pour le thème des God Warrior faisant magnifiquement présenter Kanon dans le récit. Efficace ! Et que dire de l’émouvante musique Mittsu no Aria, la musique qui accompagnait la défaite de Hyoga dans la maison de la Balance, ici très bien utilisée pour traduire la défaite morale et physique de Shun. Déchirant !

Le directeur artistique est Tomoko Yoshida et fait un travail très propre (il signe également le second épisode de Saint Seiya Omega). Le réalisateur est Noriyo Sasaki, capable du très bon (ici) comme du très moyen (OVA 10 du Meikai). En parlant du staff, impossible de ne pas préciser qu’un Français à participé à cet épisode : Guillaume Quatravaux ! Il a en outre dessin le plan montrant Seiya terrassé Aiolia lors du flash back !

Reste les nouvelles voix des héros … Morita la nouvelle voix de Seiya est ce qu’il est, à savoir … gonflant ! Yûta Kasuya est par contre la bonne surprise, le Shun qu’il l’incarne est un tantinet plus convainquant que celui du premier épisode. Rien à dire en revanche sur Takehito Koyasu toujours aussi implacable en Rhadamanthe. Impossible toutefois de déterminer qui incarne Hades, la voix étant modifier par l’ordinateur.

J’ignore pourquoi cet épisode à bénéficié d’une animation assez honnête, pour ne pas dire excellente par rapport aux prochains épisodes de la première partie. Pour atteindre le même niveau, il faudra attendre le septième épisode via la fin du combat Minos/Ikki qui se laisse plutôt bien regarder. Sans parler de l’épisode 9, qui créa la surprise grâce à cet excellent duel qui opposa Seiya à Valentine, le traitement de ce personnage était tellement inattendu (il faut bien reconnaître le combat dans le manga est trop vite balayé) qu’il est devenu l’un des combats les plus sympathique de cette partie. Là encore, sa réalisation, son choix musical fait monstrueusement penser à ce qu’on regardait en 1990.

Bref, en cherchant bien dans le Meikai, il est possible de revoir quelques bons moments hélas trop rares. Cet épisode a été épargné du manque flagrant de budget, pas de personnages bougeants honteusement. Il s’agit probablement d’un épisode qui a été produit dans des temps plus important (du moins c’est ma théorie personnelle pour expliquer sa différence avec le sixième épisode).

S’il ne nous fait pas oublier les autres épisodes « mauvais » et par extension ce massacre unilatérale de la Toei Animation, le résultat est « correct » car il est imprégné de l’ambiance de la série d’origine, et ça c’est divertissant !

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