Un Geek 90 et de 2015 ?

Avec une amie, on se posait cette question car aujourd’hui le thĂšme est tellement galvaudĂ© et on ne parvient plus trĂšs bien Ă  se situer. C’est vrai que mĂȘme au boulot, j’entends souvent des personnes se proclamer ĂȘtre geek car ils regardent des sĂ©ries amĂ©ricaines. D’ailleurs, cela semble ĂȘtre la nouvelle dĂ©finition. Que faut-il en penser ?

Un terme qui devient difficile à appréhender

En fait, je pense que le terme « Geek » recense, oĂč englobe plusieurs passions. Je suis beaucoup plus « Otaku » que Geek en ce qui me concerne. LĂ  oĂč le bas blesse, c’est tout de mĂȘme de constater que les personnes qui hier mĂ©prisaient l’animation Japonaise (les Japoniaiseries selon TĂ©lĂ©rama) sont maintenant consentantes du phĂ©nomĂšnes Naruto par exemple.

Je me rappel trĂšs bien qu’au collĂšge (en 1994 – 1997), si tu regardais le Club DorothĂ©e, et donc Dragon Ball Z, mais tu Ă©tais encore un gros bĂ©bĂ©. J’avais cachĂ© Ă  tous que j’Ă©tais fan de la sĂ©rie, car on finissait vite par ĂȘtre cataloguĂ© d’attardĂ©. Puis vers cette mĂȘme annĂ©e, je n’ai pas vraiment compris comment, mais tous le monde Ă  fini par s’y intĂ©resser, et parfois mĂȘme ceux qui ne trouvaient ça naze initialement. Que voulez vous, c’est ça le pouvoir de la mode. Les Magazines de Jeux vidĂ©os ont peut ĂȘtre tenus un rĂŽle lĂ  dedans qui sait. Avec la fin du manga (tome 42) que tout mes camarades avaient achetĂ©s en Japonais, le succĂšs s’est vite estompĂ©. La mode suivante Ă©tant ensuite Warhammer et les boutiques Games Work Shop.

Livre No LifeTout ça pour vĂ©hiculer l’idĂ©e que oui, peut ĂȘtre s’agit il d’un effet de mode ? J’avais lu avec attention le livre de NoLife, et il Ă©tait ma foi trĂšs intĂ©ressant. Car justement les fondateurs de la chaine, Alex Pilot et SĂ©bastien Ruchet Ă©voquaient cet engouement sur les Geekeries. Et notamment dans les CV qu’ils recevaient. Ils semblaient particuliĂšrement habile pour dĂ©tecter les  fake Geeks , en rappelant Ă©galement qu’eux aussi ont Ă©galement Ă©tĂ© mĂ©prisĂ©s durant leur scolaritĂ©. Ils ne voulaient pas voir sur leur chaine des prĂ©sentateurs donnant un cotĂ© artificiel et ne s’intĂ©ressant sur un sujet par mode. et pour se faire connaĂźtre.

Il faut reconnaĂźtre que la sociĂ©tĂ© de consommation a vraiment Ă©voluĂ©e et les produits estampillĂ©s « rĂ©tro » deviennent tendances. Pourquoi pas ? Et puis faut dire que pour les anciens, effectivement je pense que l’animation Japonaise est moins parlante que ne l’Ă©tait autrefois. Je sais que dans les annĂ©es 90, c’Ă©tait pour moi du caviar. Bien sĂ»r il y avait la dĂ©couverte mais bon sang … Les films de Patlabor, Perfect Blue au cinĂ©ma, Cowboy Bebop et j’en passe … Aujourd’hui, de ma gĂ©nĂ©ration, je connais beaucoup de personnes qui ont carrĂ©ment laissĂ© tombĂ© la Japanime, car ce qui se passe Ă  prĂ©sent n’est plus Ă  la hauteur de ce qu’ils recherchaient. Je pense faire Ă©galement de ces « déçus » et donc du sempiternelle « c’Ă©tait mieux avant ».  Et je pense que le Geek d’aujourd’hui, ce n’est pas nĂ©cessairement le fan de Naruto (mĂȘme s’il y en a beaucoup je ne dis pas) …

Les séries américaines en premier plan

Et cela est Ă©tablie envers les fans de manga, beaucoup se sont arrĂȘtĂ©s Ă  ce format lĂ  aujourd’hui, pour se mettre notamment aux sĂ©ries amĂ©ricaines qui fonctionnent incroyablement (et la qualitĂ© est lĂ  en plus)  ! Je me rappel d’un message de l’admin du site Mata Web qui semble annoncer qu’en terme de ventes, les manga ne marchent plus aussi bien qu’avant et que le marchĂ© est totalement saturĂ©. Sans parler du fait que les Ă©diteurs Japonais contrĂŽlent beaucoup plus les produits de chez nous, en bien et en mal (cf KazĂ©).

Le Comics se vend suivant les titres, enfin surtout Walking Dead qui est un vĂ©ritable phĂ©nomĂšne. Bien sĂ»r, Panini profite plutĂŽt bien de l’engouement des films Marvel. Il faut reconnaitre que Marvel Ă  eu un coup de gĂ©nie sur la mĂȘme annĂ©e : La Saga Civil War qui a fait relevĂ© l’industrie du Comics avec en complĂ©ment le film Iron Man qui Ă  relancé l’univers Marvel au cinĂ©ma avec brio.

Dans mon entourage, en tout cas je trouve que c’est un peu la course Ă  la sĂ©rie, tel personne va passer du temps sur une saison … Puis continuer sur une autre. J’avoue que trĂšs systĂ©matiquement, on me propose de regarder X sĂ©rie(s). Je dois avouer ĂȘtre un peu Ă  la masse, et c’est d’ailleurs pour ça que je me suis pris que trĂšs longtemps aprĂšs Ă  Game of Thrones.

Mais en tout cas, ce qui est acquit, c’est qu’en sociĂ©tĂ©, dire qu’on regardĂ© une sĂ©rie en masse, ce n’est aucunement pĂ©joratif c’est mĂȘme plutĂŽt bien vu. Au final, nous les vieux routards, on est mĂȘme parfois jaloux de cela.  Et Il faut reconnaĂźtre que beaucoup ont lĂąchĂ©s les manga pour les sĂ©ries amĂ©ricaines, Ă  raison ?

L’animation Japonaise n’est plus ce qu’elle a Ă©tĂ©

En ce qui me concerne, mĂȘme dans l’animation Japonaise, moi non plus je ne m’y reconnais plus. Je ne pense plus ĂȘtre dans le coup contrairement aux annĂ©es 90.

En fait, je crois que mon problĂšme c’Ă©tait clairement l’abandon des celulo, et les animes se faisant dĂ©sormais par ordinateur … Bien sĂ»r, je reste Ă©merveillĂ© par la rĂ©alisation sans faille d’un Death Note, et derniĂšrement j’ai adorĂ© le film le Souvenirs de Marnie malheureusement ces cas de figure se font de plus en plus rares. Et je suis plutĂŽt un bon client pour les rĂ©Ă©ditions en Blu Ray de vieilles sĂ©ries, je pense m’acheter quand j’aurai un peu de sous en rĂ©serves le coffret de Tom Sawyer par exemple. Je me sens vraiment nostalgique de ces sĂ©ries, est-ce la vieillesse des 34 ans ? En tout cas, je peux affirmer une chose, et cela n’engage que moi bien sĂ»r dĂ©tester la vague kawai !

Anime KawaiCe n’est vraiment pas mon truc, aprĂšs il ne s’agit pas de dire quel type d’anime est mieux etc. Absolument pas, mais je pense que c’est peut ĂȘtre une histoire de gĂ©nĂ©ration. Et en disant ça, je me rappel que les fans de Grendinzer/Goldorak avaient peu de sympathies sur la mode Dragon Ball dans les annĂ©es 90, et ces mĂȘmes fans de Dragon Ball n’aimaient pas ceux de Naruto dans les annĂ©es 2000 jusqu’Ă  aujourd’hui. Vous voyez ? On est toujours confrontĂ© Ă  la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente. C’est un cercle sans fin.

Cependant, il serait injuste de ne pas citer Full Metal Alchemist et derniĂšrement l’Attaque des Titans et Sword Art Online, de vrais succĂšs en terme de critiques. Forte heureusement, il y aura toujours des sĂ©ries sortant du lot.

Mon problĂšme avec les designs d’aujourd’hui

Nobuteru Yuki pour Escaflowne
Nobuteru Yuki dans Escaflowne

De plus, le design des animĂ©s s’est considĂ©rablement uniformisĂ© Ă  prĂ©sent, il y a bien sĂ»r (et heureusement) des exceptions. SincĂšrement, quand je vois le design de la sĂ©rie Naruto et Hunter X Hunter (premiĂšre sĂ©rie surtout), on a pas vraiment l’impression que le style d’origine est trĂšs similaire, et pourtant en comparant les manga, il n’y a pas photo ! Et je regrette vraiment cette Ă©poque oĂč une sĂ©rie se diffĂ©renciait pour son design, ou mieux, on allait s’intĂ©resser aux travaux du character designer en charge de la sĂ©rie.

Les nouvelles sĂ©ries, me font rarement tiquĂ© sur ce point lĂ . Enfin encore une fois je n’ai pas tout vu, et si toi qui lis ce texte tu connais un exemple qui pourrait me faire changer d’avis, n’hĂ©site pas. Pour me donner un contre exemple (et j’y tiens),  j’ai un peu suivi regarder la carriĂšre de Umakoshi Yoshihiko,cet homme dispose d’un talent certain, et la sĂ©rie Casshern Sins ne le prouve que trop bien.

Mais aujourd’hui, les arts books, les Character designer actuels ne font que trĂšs rarement vibrĂ©s. J’ai l’impression que les annĂ©es 80 – 90, nous avons vu immergĂ© des talents incroyables, et qu’aujourd’hui pour une raison inconnue … Ça s’enlise … Et d’ailleurs, moi qui suis un connaisseur sur ce qui touche Ă  Dragon Ball, on ne s’y trompe pas. Les nouvelles illustrations de Tadayoshi Yamamuro, mais c’est Ă  se flinguer comparer Ă  ce qu’il faisait dans les annĂ©es 95.  Je vous invite Ă  essayer de me trouver une illustration rĂ©cente de Dragon Ball aussi classe que celle ci –>

Satoshi Urushihara
Le génial Satoshi Urushihara.

Et ce cet exemple n’est pas un cas isolĂ©. Je tiens Ă  jour un groupe RĂ©tro sur les produits de Dragon Ball et la perte de qualitĂ© en illustration est assez symptomatique de ce qui se passe.

D’ailleurs dans les jeux vidĂ©os, beaucoup de studios font appels aux CorĂ©ens pour illustrer leur jeu, et le rĂ©sultat n’est pas toujours celui qu’on espĂšre le plus. Nous sommes trĂšs loin de la sĂ©rie des Langrisser par exemple. La sĂ©rie revient d’ailleurs sur le devant de la scĂšne via un Ă©pisode sur 3DS et les fans sont pour la plupart trĂšs mĂ©content du nouveau character designer assez standard.

 

Avant aprĂšsIl y avait d’ailleurs un article fort intĂ©ressant sur l’Ă©volution graphique des animes, je vous recommande trĂšs clairement d’y jeter un Ɠil. Je me retrouve totalement dans cet approche et cette constatation.

 

Et donc les GEEKS ?

Pour revenir ENFIN sur les Geeks. Je pense que je suis malheureusement trop passionnĂ© par le sujet de la Japanime, les jeux vidĂ©os etc pour justement y voir un phĂ©nomĂšne de mode. Si certes, j’ai montrĂ© que la Japanime actuel ne me correspondait plus (Ă  titre personnel j’entends) , je rachĂšte de nombreuses rĂ©Ă©ditions et quelques nouveaux manga trĂšs sympathiques (Billy Bat <3 ).  Mais Ă©videment je vieillis, et la flamme de la passion ne sera pas toujours Ă©ternelle, je le sais et je me pose souvent … De plus il y avait un cotĂ© ghetto jadis qui me parlait beaucoup plus. Notamment les premiĂšres Japan Expo, c’Ă©tait intimiste, et vu les visiteurs ne rencontraient pas nĂ©cessairement des fans de Japanime dans leur entourage, ça rendait les discussions passionnantes. Ce n’Ă©tait pas encore une Ă©norme boutique …

RĂ©tro = Geek
RĂ©tro = Geek

Aujourd’hui, les sĂ©ries, One Piece, Naruto et compagnie, ils font dĂ©sormais partis de la Pop Culture (et je ne dis pas que c’est mal). Et d’ailleurs, ce qui est rigolo, c’est que la gĂ©nĂ©ration Club DorothĂ©e est un peu partout, notamment dans un canard comme Le Monde qui se met Ă  dĂ©fendre ou rendre hommage Ă  Dragon Ball (si si) et pourtant des dĂ©cennies avant, on avait des comparaisons du genre « Asterix plus fort que Goldorak ». Les mentalitĂ©s ont changĂ©es, et c’est clairement l’aspect le plus positif du sujet. AprĂšs tout, c’est ce qu’on dĂ©sirait cette reconnaissance sur la Japanime Ă  l’Ă©poque.

Et puis pas seulement, car pour les producteurs d’un produit, ils savent que ceux qui Ă©taient enfants hier et qui jouaient Ă  des jeux tels que Pacman, Dragon Ball, Saint Seiya sont devenus des adultes … Et ainsi, eh ben ils deviennent d’excellents clients pour un produit attitrĂ© Ă  leur enfance, et s’ils ont justement des enfants, ça compte double !

Je pense d’ailleurs que c’est une des raisons pourquoi il y a autant de remakes ou de produits dĂ©rivĂ©s sur des films des annĂ©es 80 comme Retour vers Le Futur. Et puis il y a des phĂ©nomĂšnes intergĂ©nĂ©rationnels, le label des Ɠuvres cultes Ă  mon sens (Par exemple : Star Wars, PokĂ©mon, Ghostbuster etc).

Et du coup, on assiste Ă  des dĂ©calages de passionnĂ©s, de gĂ©nĂ©ration. La nouvelle vague de fans Geek ont cette chance de pouvoir dĂ©couvrir une sĂ©rie en mĂȘme temps que le Japon/les USA, il n’y a plus l’attente insoutenable que nous, nous subissions pour dĂ©couvrir qui est l’assassin de Mr Burns dans les Simpson.  Et c’est parfois bien dommage quand on sait Ă  quel point il est difficile pour quelques internautes de patienter Ă  la date d’une sortie, que ce soit d’un jeu, d’un film etc.

Alors oui ĂȘtre Geek, ce n’est plus un terme mĂ©prisable, c’est une culture totalement acceptĂ©e Ă  l’inverse des Otakus au Japon et un nouveau immerge en plus. Et comme depuis ses dĂ©buts avec Goldorak, et les premiĂšres consoles de jeux vidĂ©os chez nous, nous serons toujours confrontĂ©s aux prĂ©cĂ©dentes gĂ©nĂ©rations parce que le ressenti n’est plus tout Ă  fait le mĂȘme, et le recul non plus.  AprĂšs tout, j’Ă©tais traitĂ© de gagabalien en 92 car je ne regardais que du Dragon Ball :p

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7 Comments

  1. Ohlala… Je me souviens que moi aussi, au collĂšge et au lycĂ©e, j’avais trĂšs honte de regarder des anime et de jouer aux jeux vidĂ©o. Mais dĂ©jĂ  Ă  l’Ă©poque, ma vie ne se rĂ©sumait quasiment qu’Ă  ça alors j’avais bien du mal Ă  le cacher. Paradoxalement (?), je pense pouvoir dire que j’Ă©tais une fille populaire !

    J’ai quand mĂȘme un gros souvenir marquant : j’Ă©tais mĂȘme pas au collĂšge, je devais ĂȘtre en CM2. Mes petites camarades adoraient regarder une Ă©mission de clip musicaux le soir, aprĂšs l’Ă©cole, et tous les matins, on me demandait si je l’avais vue moi aussi. Mais Ă  la mĂȘme heure, il y avait une Ă©mission d’anime que je ne pouvais manquer sous aucun prĂ©texte ! Alors tous les jours, j’inventais une excuse… Un jour, j’ai voulu bluffer, faire croire que je suivais l’actualitĂ© musicale moi aussi et j’ai dit Ă  une amie : « Il est beau Toni Braxton, hein ! » Et lĂ , mon amie me rĂ©pond : « Toni Braxton, c’est une fille. » Oups…

  2. Coralie : trùs rigolote, ton anecdote 😀 (remarque inutile : et j’aimais bien le peu que j’entendais de Toni Braxton)

    Ce qui est intĂ©ressant avec le terme « geek », c’est que quand tu creuses le sujet, tu te rends compte que beaucoup de gens savent que ce mot, comme celui de « nerd », dĂ©signe qqch de plus profond et de passionnel, mais que tout le monde semble l’utiliser par commoditĂ©. Sauf qu’à force, il couvre tout et n’importe quoi et quand qqn parle d’un geek, je suis obligĂ©e d’attendre la suite pour situer le geek en question.

    Par contre, je ne suis pas d’accord pour dire que c’est un phĂ©nomĂšne de mode car je ne pense pas que ces sous-cultures vont s’effacer au profit d’autres (et tant mieux !). Jouer aux jeux vidĂ©o et lire des BD est devenu acceptable et donc, un hobby comme un autre. Il n’y a guĂšre que les journaux qui ne savent plus quoi raconter pour aller dĂ©goter un psy et te dire que ces addictions sont dangereuses. Bref, pour moi, les « japoniaiseries » font partie de la culture pop, parfois alternative, mais je suis peut-ĂȘtre un peu naĂŻve.

    En revanche, comme on vit dans une sociĂ©tĂ© oĂč on veut tout et tout de suite – ce n’est absolument pas une critique, juste une constatation : je ne suis parfois pas la plus patiente – les gens auront peut-ĂȘtre tendance Ă  se lasser rapidement de telle ou telle culture. Je pense aux anime qui ne sortiraient pas assez vite au goĂ»t de ses spectateurs : ils peuvent ĂȘtre oubliĂ©s et d’autres viendraient le supplanter, comme dans n’importe quelle Ă©conomie d’ailleurs. Alors que le « geek » (ou passionnĂ©, au choix), lui, n’oublie pas et va traquer ses sĂ©ries fĂ©tiches.

    Pour ce qui est des vieux routards qui se mettent aux sĂ©ries, j’étais tombĂ© sur un billet d’humeur d’un trentenaire qui expliquait trĂšs bien qu’avec une famille, il n’avait plus le temps de lire, donc il regardait des sĂ©ries Ă  la place car ça demande moins d’implication. Or, qui dĂ©tient le pouvoir d’achat le plus important si ce n’est le trentenaire aujourd’hui pĂšre de famille ? C’est selon moi l’une des raisons pour lesquelles on a l’impression que les gens sont blasĂ©s et qu’en contrepartie, les crĂ©ations ne se font plus aussi originales (gros cercle vicieux). Mais ça explique, comme tu dis, le phĂ©nomĂšne (cette fois, le mot me semble appropriĂ©) des remakes.

    Au niveau de la japanim’, je ne pourrais rien apporter, je n’en ai jamais Ă©tĂ© friande alors que j’aime les mangas, la bouffe japonaise, l’art japonais, les jardins japonais, la littĂ©rature japonaise, la langue japonaise, bref, Ă  peu prĂšs tout mais niveau anime, je ne suis pas allĂ©e plus loin que Batman TAS cĂŽtĂ© amĂ©ricain et Sailor Moon cĂŽtĂ© nippon. Je me dois tout de mĂȘme de souligner ma tristesse de ne pas voir les mots Jojo’s Bizarre Adventure apparaĂźtre dans ton article :p
    CĂŽtĂ© design, c’est encore plus fort : les shĂŽnen bankable sont dĂ©jĂ  dessinĂ©s pour ĂȘtre facilement adaptables en anime : aucun dĂ©tail, des traits bien nets et ronds, peu de hachures ou d’ombres… Ça fait peur, tant tout se ressemble. Pour les shĂŽjĂŽ, c’est presque pire… Merci pour le lien, d’ailleurs.

    En revanche, je ne m’imagine pas me lasser des mangas car j’aime trop la lecture d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Il y a 2-3 ans, il y avait un passage Ă  vide mais depuis, ça a bien repris. Par contre, je filtre beaucoup et je passe certainement Ă  cĂŽtĂ© de choses bien mais dotĂ©es d’un design trop gĂ©nĂ©rique. Le bon cĂŽtĂ© dans tout ça, c’est que quand je tombe sur une perle, je suis encore plus aux anges.
    Et au final, mĂȘme si je pense n’avoir jamais dit de moi que je suis une geek car c’est totalement faux (tout au plus une fan, et vraiment pas de tout), il y a certainement des gens pour m’apposer cette Ă©tiquette quand je parle de mangas… C’est pas bien grave, nous, on sait =)

    • J’avoue que je parle un peu de phĂ©nomĂšne et de mode, justement parce qu’aujourd’hui, le manga ne se vend plus trĂšs bien. Enfin, c’est surtout pour les Ă©ditions DVD’s et beaucoup d’Ă©diteurs le paient trĂšs chers. Je crois qu’une bonne vente en DVD aujourd’hui, c’est 2000 exemplaires et non plus les 80 000 des annĂ©es 2000. Le marchĂ© du pirage fait Ă©galement beaucoup de tort Ă  ce marchĂ© lĂ . Sans parler des bourdes des Ă©diteurs qui agacent les fans parfois.

      Mais les manga sont reconnus aujourd’hui c’est clair et net, et il suffit de voir des reportages sur M6 pour entendre des musiques de Dragon Ball, aujourd’hui les trentenaires qui bossent dans des mĂ©dias grands publics sont de notre gĂ©nĂ©ration et ça, cela change tout. Et je pense qu’on est tellement attachĂ© aux produits, sĂ©ries, manga d’autrefois que c’est ce qui encourage Ă  distribuer autant de produits sur de ces licences, ou en rĂ©veiller, c’est le cas de Saint Seiya car il y a une demande en Europe par exemple.

      Pour le fait d’avoir l’information tout de suite, oui les mĂ©dias maintenant vont jusqu’Ă  rĂ©vĂ©ler de plus en plus de choses pour faire patienter les fans. Je dĂ©plore vraiment cela, que ce soit dans les jeux vidĂ©os oĂč le cinĂ©ma, je trouve qu’on en dĂ©voile beaucoup trop, mais ce sont les nouvelles rĂšgles de marketing qui en dĂ©coule.

      Je ne sais pas si je me lasserai des manga, des anciens titres non, mais des nouveaux, tels est la question en ce qui me concerne.

  3. « Je pense faire Ă©galement de ces « déçus » et donc du sempiternelle « c’était mieux avant ». »

    « un univers Marvel au cinéma qui ce cesse de rencontrer des fans »

    « le Souvenirs de Marmie »

    « un peu de sous en réserver »

    Deux trois petites coquilles dans ton article 😉

    Sinon trÚs belle et juste analyse de cette ghettoïsation perdue sur un pan de culture qui est maintenant un peu galvaudé et livrée en pùture au marché de masse mercantile

    Néanmoins malgré la nostalgie sur certaines grandes séries je trouve encore largement mon bonheur (bon la new série dragon ball ne compte pas avec son tripe régressif :p) dans les séries actuelles.
    C’est vrai que le cĂŽtĂ© un peu trop aseptisĂ© comme tu le mentionnes de la 3D ou des dessins par ordinateur lisse un peu la production mais il faut vivre avec son temps 😉

    En tout cas ravi de rencontré le terme « gagabalien » trop peu souvent usité ^^

    • Oula je suis un champion pour ce genre de petites coquilles !
      Merci en tout cas pour ce passage, effectivement il y a de trĂšs bonnes choses actuellement, j’ai tentĂ© au mieux de les citer, mais je pense que cet univers est diffĂ©rent. A mon humble avis, je suis beaucoup (et ce bĂȘtement) conservateur car j’ai connu un univers que j’ai perdu d’annĂ©e en annĂ©e.

  4. C’est drĂŽle, ce genre de sujet revient trĂšs rĂ©guliĂšrement ^^ chez les personnes de notre gĂ©nĂ©ration. Moi aussi je travaille dans un endroit oĂč tout le monde se proclame gros geek parce que sĂ©ries tĂ©lĂ©, parce que Walking Dead, parce que films Marvel, parce que!!! Dans les transports, j’entends souvent parler de Daredevil aussi, chose impossible il y a quelques annĂ©es.

    J’ai vĂ©cu la mĂȘme adolescence que tu dĂ©cris, mais j’ai trouvĂ© plus stigmatisant encore d’ĂȘtre une fille!!! A l’Ă©poque, il y avait encore moins de filles qui jouaient et c’Ă©tait assez incroyable quand les gens l’apprenaient: encore, un gars, passe encore mais ĂȘtre fan de jeux quand on est une fille (et les magazines fĂ©minins alors? Et mon maquillage? Ah oui, et les fringues? Et les garçons??? O_O)… Heureusement, ma voisine de classe Ă©tait (grand hasard) aussi une fan de jeux et de manga (oui, les signes qui se reconnaissent Ă  vue d’Ɠil: un porte-clĂ© Doraemon sur la trousse… et lĂ , coming-out).

    Pour les dessins animĂ©s, au collĂšge c’Ă©tait chaud d’en regarder je me souviens aussi du clip roi comme Coralie ^^ . Au lycĂ©e, je regardais encore HĂ©, Arnold! et je ne l’ai jamais avouĂ©, mĂȘme Ă  ceux qui aimaient les manga… Sinon, je cachais aussi ma passion pour Batman TAS et les Animaniacs. Quelle surprise quand en Ă©cole d’ingĂ©, j’ai vu tout plein de gens fans de Cortex et Minus *__* !

    Quant aux conventions, je les trouve trĂšs fourre-tout. AprĂšs, peut-ĂȘtre justement qu’avec le cĂŽtĂ© ghetto en moins, ça donne moins envie de discuter Ă  tout va? Je ne sais pas, parfois, je croise des gens lire un manga dans le mĂ©tro, j’en lis un aussi et rien ne se produit. Jadis, il m’Ă©tait dĂ©jĂ  arrivĂ© de discuter manga dans le mĂ©tro dans ce genre de situation. Aujourd’hui, aimer la mĂȘme chose ne permet plus de discuter Ă  tout va. Il n’y a plus cette soif je dirais.

    Pour les manga, je pense qu’il y a une telle surproduction que beaucoup, en ayant moins de temps pour des raisons personnelles, ont du mal Ă  suivre, d’oĂč les abandons en masse (justement entre les 20 et 30 ans). Il y a une telle masse que mĂȘme l’achat et la dĂ©couverte en adĂ©quation avec ses goĂ»ts peut devenir chronophage en soi. AprĂšs plusieurs manga trĂšs moyen, ça dĂ©courage Ă  persĂ©vĂ©rer sans parler du porte-monnaie (ce qui est plus facile Ă  digĂ©rer lors de sĂ©ries souvent tĂ©lĂ©chargĂ©es). Personnellement, je suis un cas particulier, mais je ne trouve pas que regarder une sĂ©rie prend moins de temps que lire des manga: j’ai quand mĂȘme rĂ©ussi Ă  mettre 4 mois pour 13 Ă©pisodes des Sopranos (je n’ai pas repris depuis xD).

    Pour ce qui est des ventes de manga, mĂȘme si ça se rĂ©duit, je n’arrive pas Ă  penser Ă  ce secteur comme Ă  un « phĂ©nomĂšne de mode », le manga fait dĂ©cidĂ©ment partie de notre paysage mĂ©diatique et culturel aujourd’hui. Il n’y a qu’Ă  aller en mĂ©diathĂšque pour s’en apercevoir, les manga sont autant en nombre que des romans, des BD franco-belge, etc… D’ailleurs, si on veut en lire gratos, on peut toujours s’y rendre si on habite en grande ville, au moins on fait vivre quelqu’un ainsi.

    En revanche, les DVD, c’est une autre histoire. Quoiqu’il arrive, l’anime aura toujours besoin d’un Ă©cran pour ĂȘtre vu, ce qui n’est pas le cas d’un manga: c’est un livre, on l’ouvre, pas d’intermĂ©diaire. La lecture en scans n’est donc pas la mĂȘme expĂ©rience que la lecture manga IRL, mais entre voir un anime illĂ©galement et le voir aprĂšs l’avoir achetĂ©, oĂč est la diffĂ©rence de confort? Certains chuchoteront mĂȘme qu’avec le « retard’ entre le Japon et la France, la qualitĂ© d’image est meilleure quand on tĂ©lĂ©charge que quand on achĂšte les DVD (mĂȘme si dĂ©sormais, les anime sortent en BR).

    Quant au mot geek, il n’a plus lieu pour moi d’exister. Le geek sera toujours une caricature (un fantasme), une Ă©tiquette. Mais cette Ă©tiquette, avec la culture populaire ayant intĂ©grĂ© toutes ces cultures dites geek. Le geek, c’est quoi finalement? Le-a fan de sĂ©ries, de comics, de manga, d’anime, de jdr, de jeux vidĂ©o, etc…? En tout cas je ne m’y retrouve pas vraiment dedans: je ne fais QUE lire (des manga principalement, et j’ai du mal Ă  suivre, je ne sais pas comment font la plupart des personnes qui rĂ©ussissent Ă  suivre plein de trucs en parallĂšle).

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