Saint Seiya : Le Sanctuaire

 

La dernière (et belle) participation de Shingo Araki sur le sanctuaire.

Milo fait rapidement son apparition. Nous avons le droit à des séquences inédites. A l’instar de Shaka, Milo combat brièvement les bronzes, tandis que cette fois-ci, Seiya parvient à vaciller très légèrement le scorpion. L’épisode est signé Shingo Araki et visuellement il en met plein la vue. Mention spéciale à la comète qu’envoie Seiya, les effets spéciaux de l’époque sont redoutables en efficacité. Ce sera son tout dernier épisode sur cette partie de l’histoire, puisqu’il sera appelé sur le film Asgard.
C’est donc à Hyoga de se frotter à un Gold Saint. L’épisode dessiné par Masahiro Naoi s’en sort très bien. Il y a quelque chose d’assez unique même, c’est son rythme ! En effet Milo commence à infliger ses mortelles piqures, tout s’enchaine magnifiquement. La musique Tobe! Pegasus(dernière partie de la piste dans le box Eternal Edition) y est pour beaucoup.
Saint Seiya Sanctuaire : Jabu
Grand retour de Jabu !

 

Entretemps Jabu fait son grand retour. Mais ce Jabu n’a plus grand chose à voir avec l’ancien, plus de propos raciste sur les russes, de vantardises démesurées … Non ce nouveau Jabu s’est remis en question, et est beaucoup plus chevaleresque. Kurumada avait été approché en 2008 par le magasine Saint Cloth Chronicle et avait apporté une réponse plus ou moins surprenante (suivant votre opinion sur Jabu) :

En fait, à l’origine je comptais faire de Jabu un personnage du cast principal, mais son caractère bouillonnant faisait doublon avec Seiya, et il a donc fini avec Ichi et les autres en dehors du groupe principal. Même aujourd’hui il m’arrive d’y repenser, mais je reste cependant sûr d’avoir fait le bon choix en ne gardant que Pégase.

Revenons sur Milo, le combat en devient bien morbide. Sachant que la production de la série a toujours éludé (ou 80% d’entre eux), les passages ou les armures se détérioraient aux fils de l’histoire, il est étonnant de voir l’armure du Cygne en si piteux état.

Le troisième et dernier épisode est loupé. C’est un peu symptomatique à ce stade là. La Toei semble avoir privilégié les épisodes à suspense plutôt que les résolutions. Pourquoi est-il aussi mauvais ? Plusieurs réponses :

Shizuo Kawai aux commandes, soit le tâcheron le plus célèbre de la série !
  • Beaucoup de meublage, nous revoyons une bonne partie de l’épisode de la maison de la Balance. Pendant presque 7 minutes.
  • Au final qu’est ce qui se passe ? Hyoga parvient à envoyer son coup, mais il est gravement atteint par les piqures … Milo raconte les véritables intentions de Camu … Et hop l’attaque finale a lieu.
Dommage, le plus étonnant c’est que Yamauchi est quand même aux commandes …
Arrêtons nous un instant sur Milo, il est amusant de constater qu’aussi bien la Toei et Kurumada ont voulu le rattacher le plus possible à Hyoga OU Shun. En effet dans le manga, lors de la publication dans le Shônen Jump, ce n’est pas Camu qui détruit le bateau de la mère de Hyoga mais Milo :
Sanctuaire : Milo le maitre de Hyoga
Milo le Saint qui devait détruire le bateau si cher à Hyoga !
Finalement la page sera modifiée et il s’agira bel et bien de Camu (un autre signe d’eau). Tandis que dans l’animé, Milo devient le Gold qui a décimé l’île d’andromède. Mais là Toei devra faire marche arrière puisque bien plus tard, Kurumada resté vague au début, décrétera qu’il s’agissait d’Aphrodite. Malchanceux jusqu’au bout ce Milo !
La maison du sagittaire, les scénaristes sont allé chercher loin une idée pour ralentir les Bronzes. Il faut dire que le manga n’était pas très crédible, comment la lecture d’un rapide testament pouvait il prendre une heure ? L’occasion à Tatsumi d’avoir son heure de gloire et raconter tout ce qu’il sait à la nouvelle génération. Le grand pope quant à lui nage en pleins délires. Mais émet néanmoins un doute justifié : Qu’est devenu le corps de Aiolos ? Notons ce petit passage dans lequel sont rassemblés les 10 bronzes dans la salle du grand pope !
10 bronzes vs gold
Allez Geki, affronte Aldébaran !

Le passage secret de la maison du Sagittaire n’est pas une mauvaise idée. On se croirait parfois dans Fort Boyard mais l’idée se tient. Notons quand même l’intelligence de la coupure de cet épisode. Au japon les publicités coupent les épisodes d’où les écrans de pause (j’ai oublié le nom précis que ça portait). La pause intervient juste avant que la chaine de Shun détecte une personne dans la grotte … Avouons que cela a de quoi surprendre lors du tout premier visionnage. D’ailleurs, j’ajouterais que Shun fait le sacrifice le plus crédible sur les trois. J’aime également cette escalade infernale de Seiya, qui en vient aux pleurs. La fin n’est pas aussi émouvante que je l’aurais souhaité à mon plus grand regret.

Shun dans Fort Boyard
Ah le Capricorne, combien n’avions nous pas versé une larme sur ces épisodes ? Avant d’entrer sur les événements, il est bon de rappeler que Shura existe en deux versions : Manga / Anime. Celui du manga connait les agissements du grand pope, et connait peut être même l’histoire sur cette Athéna qui était un enfant. Remercions Aphrodite qui balance son nom ! quant à l’anime, il fait de lui le saint le plus protecteur au service d’Athéna. Les fresques sur sa maison sont magnifique, l’occasion de féliciter le soin apporté aux maisons dans l’ensemble. Rien à voir avec les ruines du manga bien décevantes. L’originalité est que ce combat se passe en pleine air, c’en est bien agréable d’ailleurs.

Le flash back avec Aiolos est très bon et très bien animé. Aiolos a même droit à une technique évoquée dans le manga : Atomic Thunder Bolt ! L’issue du combat est faussée par Athéna. Il est original que ce soit Shiryû qui prenne la défense d’Aiolos. Shura n’en démord pas, le Jumping Stone semble avoir été crée uniquement pour contrer le Rozan Shô Ryû Ha. Notons que de toutes les pertes d’armures de la série, celle du Dragon est la plus impressionnante ! C’en est même parfois fascinant de voir le casque rester !

Sanctuaire :Shiryu et son casque
Shiryû avec seulement son casque ! Une esthétique inédite.
Tout comme Shun, ce combat est une occasion pour Shiryû d’utiliser une technique encore jamais vue jusqu’à présent. Malgré tout Shura fait une vaillante prestation, il est même le second personnage à trouver la faille de Shiryû. La fin est émouvante à souhait, tout a été parfaitement bien réalisé. On avait quelques micro indices sur ce coup de théâtre, avec un Seiya qui nous disait  » a bientôt Shiryû »). Généralement, lorsqu’on demande sa mort préférée chez les fans, celle de Shiryû fait le plus souvent écho (avec Cassios).
Camu vs Hyoga
La suite du combat avec le Verseau dispose d’une atmosphère assez étrange. Hyoga ne combat plus véritablement pour Athéna, et le combat tourne vite à des raisons personnelles. Au passage quelle escroquerie cette armure du Cygne, bien qu’elle soit née dans un grand glacier, sa résistance au froid est la même que les autres bronzes. Brrr je retiens surtout le final là aussi émouvant (mais pas du même niveau que Shiryû à mon avis). La musique employée appartiendra à jamais à cette séquence.

L’épisode suivant qui fait office de pause nous dévoile un peu la motivation de fer de Shun ! Personnage souvent laissé de coté, et complexé par lui même, puisqu’il répugne souvent à dire « car je suis un homme » (!). Malgré tout, les séquences avec Albior de Céphé sont belles. La Toei a commis la même erreur qu’avec Hyoga, ils ont montré le maître de Shun beaucoup trop tôt, alors que Kurumada dévoilera bien plus tard le véritable maître d’Andromède, Daidalos. La comparaison avec Cristal Saint s’arrête là, puisqu’Albior est bien plus réussie que son alter égo du manga, Daidalos.

 

Le vrai et le faux !

On éprouve encore plus de sympathie lorsqu’Aprhodite dévoile que sa puissance était comparable à un Gold Saint, et que Milo aurait très bien pu perdre son combat par deux sympathiques dessins crayonnés. Ne nous leurrons pas, cette astuce scénaristique est là avant tout pour justifier l’intervention d’Aphrodite. Mais le résultat n’est pas identique au manga, puisque c’est toujours Milo qui achève Albior, le faisant pour ainsi dire passer pour un lâche.

Albior vs Milo
Difficile de ne pas éprouver de la sympathie envers Albior !

Le combat qui oppose nos deux androgynes ne manque pas d’intérêt. D’abord, parce que le Gold du Poisson est beaucoup plus prévoyant que tous ses pairs, puisqu’il piège le chemin qui emmène Seiya au grand pope. Voilà donc un protecteur qui a de la suite dans les idées. Ce qui fait de Shun à ce moment là le seul Saint toujours en course !!! Les motivations de notre héros sont détournées, si dans le manga, ils se battaient pour Athéna mais secrètement également pour atteindre la maison du poisson, les scénaristes de la série en appelent au destin leur rencontre. Les pouvoirs d’Aphrodite ne feront jamais de lui un Gold impressionnable comme l’était Shaka, néanmoins petit bémol ! Il est véritablement dangereux et assez sous-estimé par les fans en général. Personnellement, je le crois plus dangereux que Aiolia, Aldebaran et Death Mask (mais vous avez le droit de ne pas être d’accord) car quelques unes de ses attaques sont pour ainsi dire définitives. Notons la sensualité qu’émet Keiichi Nanba pour invoquer le Royal Demon Rose ! Et nouvelle technique de Shun : Thunder Wave !

Saint Seiya Shun démunie
Il est déchainé !
Pour revenir à l’entrainement de Shun, c’est étrange d’y revenir aussi tardivement mais à l’époque ce combat aurait très bien pu être le dernier de Shun, voir ses origines n’est pas inintéressant. Leda & Spica montrent à quel point ils ont maltraité Shun. Le dernier épisode est une petite merveille (contrairement à Shaka & Milo). Car cette fois-ci, le désespoir s’installe tout au début cet épisode 70 : Piranhan Rose déchiquettent la chaine nébulaire, d’une manière assez surprenante ! Le résultat rappelle un peu le coté dramatique de Shiryû à la perte de son bouclier face à Shura, seulement Shun a toujours combattu avec pendant prêt de 70 épisodes …La réponse est finalement très surprenante mais pas incohérente avec la personnalité du héros.
Saint Seiya Shun vainqueur
Shun vainqueur !

Le rebondissement est fatal, Aphrodite montre bel et bien qu’il reste fidèle au grand pope, quelque soit son passif. La technique « Bloody Rose » qui cumule les avantages des deux techniques précédentes à son petit coté compte à rebours ! Les Nebula Stream & Nebula Storm rendent à Shun bien du crédit auprès des fans. Une très belle scène toujours avec la somptueuse musique « Dans un rêve ». La dernière partie s’étale sur Marine & Shaina qui ont le devoir d’épauler Seiya, L’occasion de revoir le très oublié Phaeton, qui parvient quand même à blesser Shaina.


Avec l’aide de Marine, en insérant un flashback nous faisant croire que c’est sa soeur (qui n’y croyait pas à l’époque), Seiya parvient à balayer le terrain. Et nous arrivons sur le dernier combat, peut être le plus beau de Seiya (et hélas l’un des plus courts vu son importance capitale). Saga se montre pour la première fois sa bonté. Ce qui n’a jamais été le cas dans la série, à cause des complexifications inattendues sur Ares etc …

L'ancien grand pope
Une bien maigre consolation par rapport a ce qu’on nous propose dans le manga au niveau des révélations.

Nous assistons à un déluge de révélations (mais pas autant que dans le manga), à commencer sur l’arme d’Athéna : Niké ! Pour les japonais, avant de voir apparaitre Son Gokû et ses cheveux jaune, la transformation par les cheveux symbolisait le démon, la possession d’esprit. Procédé né dans Urotsukidôji et son manga gore-érotique. Il faut également féliciter le travail du défunt Sogabe Kazuyuk pour donner vie à un Saga bien effrayant.

Devant une telle transformation, Seiya se pose mille et une questions et on le comprend. Le Another Dimension est heureusement annulé illico. Arrive enfin l’épisode 72 un de mes grands favoris, pourtant il a beaucoup de défauts en apparence. Seiya semble être défait par Saga, qui le prive de ses 5 sens, mais pourtant on y croit ! Il se relève et balaye ne serait ce qu’un instant le Gold Gemini ! Le Pegasus Rolling Crush est également mis à contribution (mais en vain). Lorsque le casque représentant Janus pleure devant les actions de ce Saga, on commence à éprouver vraiment de la pitié sur ses intentions.

Et là boum quel rebondissement, Shaka & Ikki ressuscitent ! Le Gold Saint semble s’être remis en question, mais le dialogue n’est pas à la hauteur de celui du manga. Grave erreur de ne pas revenir sur le fait que Shaka ait connu le « bon Saga ».

Ma scène favorite de la saga !

Ikki fait son arrivé au fanfare et c’est exactement jouissif de le retrouver face au méchant de l’histoire, et surtout protégeant Seiya. Bien sûr on regrettera que ses adieux aux 4 Saints aient été éludés, sans doute parce que les scénaristes, Hyoga, Shiryû et Shun étaient bel et bien morts avant qu’Ahténa ne repose la main sur eux. Toujours est il que le passage est magique : Seiya plus mort que vif puise ses dernières forces pour se relever et s’oriente vers la statue d’Athéna. Ikki quant à lui encaisse les coups pour le protéger, rivalisant verbalement avec le traitre ! Il y a un certain nombres de passages cultes dans la série, beaucoup reviennent souvent comme tout l’épisode de Shaka, dans mon cas, je répondrais avec cette séquence !

Le Another Dimension n’a aucun effet, et le Phoenix Ho Yoku Tensho parvient à ébranler même peu Saga. Ce dernier est prêt à tout, même à détruire son temple pour se débarrasser provisoirement de son adversaire, le tout dans un rythme stressant à souhait, nous signalant au passage qu’on joue les dernières secondes de l’horloge !!

Avant cela, revenons sur l’escalade de Seiya. A bout de force, il reprend courage grâce à l’appel de ses amis, quelque chose de plutôt classique dans les Shône mais merveilleusement fait. D’autant que la musique employée avait déjà eu cette vocation dans le film Eris (Seiya grimpe la falaise après avoir repris courage). Le résultat est assez émouvant ! Une bien belle scène.

Bref, cet épisode est quasi parfait pour moi, nous retrouvons toutes les valeurs que j’aime dans Saint Seiya. Maintenant on peut lui reprocher un paquet de choses. Le problème avec cette fin, c’est que le manga était en cours de parution et l’avait même rattrapé peu après la venu du Phoenix. Yamauchi et Takao Koyama ont élaborés un nouveau déroulement épic pour cette fin. De son coté Kurumada lui a avancé sans prendre naturellement en compte ce qui se tramait dans son adaptation.

Ainsi, dans le cas ce final, le combat entre Ikki et Saga est beaucoup plus expéditif, pas d’illusions gore etc … Pas de révélation sur le Star Hill du grand Pope, si ce n’est par Marine, mais hélas très insignifiant par rapport aux précieux récits du manga …

Saga tuait Shion parce qu’il n’avait pas été choisi pour le succéder préférant ainsi Aiolos. Il était très important de savoir qu’Aiolos et Saga se connaissaient pour expliquer pourquoi Aiolos le reconnaissait lorsqu’il s’attaquait a Athéna bébé. Bien sûr, le manga laissait des indices déjà sur le chapitre Hades, Saga est finalement vaincu par les 10 cosmos des bronzes cumulés (Coucou Jabu et les autres) pour ensuite voir cette inquiétante armure qui lui demande qui il est …

L’anime se dépêche donc de finir rapidement cette course contre la montre pour poursuivre son combat avant le retour d’Athéna. Le dernier épisode est mitigé, parfois de très bonnes choses et d’autres sont un peu farfelues. Que penser d’Athéna qui rampe lentement les marches pour arriver si rapidement chez le Grand pope, à ce stade là, impossible de passer outre ce détail. On pourrait penser que Saga et Ikki combattent toute la nuit, mais ce n’est pas possible au vu de leur emplacement respectif. A ce propos, notre Phoenix n’a pas de chance, heureux de pouvoir récupérer tous ses sens après sa résurrection, il reperd la totale dans un bref échange plutôt déroutant !

Ikki vs Saga
De retour à la case départ !

Seiya parvient finalement à encore se relever mais cette fois ci devant tout le monde (bonjour l’humiliation). L’occasion de voir les bronzes terminer ce qu’ils ont commencer sans l’aide de personne … Mais était ce vraiment nécessaire de faire intervenir Shiryû, Hyoga et Shun ? Je ne suis pas conquis par le résultat. Seule la fin de Saga est merveilleuse, un bras tente de frapper Athéna, tandis que le second se donne la mort par le sceptre Niké !

Conclusion

Je ne sais pas si je saurais faire une conclusion sur cette saga, ou si ça sera intéressant à lire. C’est un passage poignant de cette œuvre, voire même de notre enfance puisque nous avons suivi cela avec intérêt et malgré les années cela conserve son charme. Même si Shingo Araki n’aura participé qu’à 3 épisodes, on félicite comme il se doit son talent, en particulier sur l’épisode de Shaka qui est ce qui se fait de mieux. Yamauchi quant à lui a pris parti de réadapter à sauce certains passages phares du manga, en zappant hélas des parties bien précises … Mais en compensation, il est parvenu à donner une poésie qu’aucun de ses pairs n’a su faire excepté Katsumata.

Voilà, j’espère que vous avez pris du plaisir à me lire.

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