Je devais poursuivre un article que j’ai laissé un peu de coté pendant les vacances, mais la découverte du film « The Wicker Man » pendant les vacances a bouleversée mes projets, ce film … cet ovni j’ai l’irrésistible envie d’en parler sur ma page personnelle.
Pourquoi maintenant ?
Je suis toujours passé à coté de ce film, je ne connaissais pas son existence. Enfin si, plus exactement, je connaissais un petit extrait issu du film Petits meurtres entre amis (Shallow Grave) de Dany Boyle. En effet l’un des personnages regardait une inquiétante séquence de ce film.
Après le visionnage de « The Wicker Man » je comprends d’autant mieux l’allusion à ce film, destiné à faire entendre aux spectateurs du film de Dany Boyle que l’un des personnages pourra être sacrifié pour les autres.
Ensuite, il y a bien entendu le décès de Christopher Lee, la chaine Arté lui consacra à un très bel hommage, malheureusement l’émission n’est plus disponible ni en Replay, ni sur Youtube pour des raisons de droits. Dans ce documentaire, Christopher Lee rendait hommage alors au film The Wicker Man qu’ils considère comme son meilleur film. Et mieux, il incarné son personnage bénévolement … Il me fallait voir ce film !
Twin Peaks en écosse !
Le sergent Neil Howie enquête sur la disparition d’une enfant se nommant Rowan Morrison, il aurait reçut une lettre signalant sa disparition, sur l’île Summerisle. Les habitants sont pour le moins étrange à son égard, et des pratiques païennes dominent largement cette île (fictive pour info). Le sergent Neil Howie étant profondément puritain réagit non sans violence et ce à plusieurs reprises.
Les enfants apprennent en effet dès l’école les dieux qu’ils doivent vénérer (le dieu d’Osier), les pratiques des sacrifices et ou mieux la définition de la mort, celle ci n’est pas définitive selon leurs croyances, au contraire c’est un signe de renouvellement spirituelle (la réincarnation).
Plusieurs protagonistes de l’île sont clairement étonnés des interrogations de l’inspecteur. Aucun ne connait cette jeune fille au premier abord, et l’enquête pourrai ainsi s’arrêter là, mais la foi du sergent Neil Howie le pousse à aller plus loin et ce en dépit du danger qu’il cours. Il attire le regard de la sensuelle Willow, ses intentions sont assez claires, notamment par cette phrase fort judicieuse :
Souriez un peu, vous avez il n’y a pas que la nourriture dans la vie
S’en suis d’une chanson, profondément hypnotique, envoutante, belle et sensuelle. Une chanson qui contribuera aux qualités du film et qui en marquera plus d’un. Une musique Folk Psychedelic absolument remarquable. Je n’avais jamais rien entendu de tel, mais toutefois ce n’est pas ma chanson favorite du film, je garde ça pour la fin 😉
Malgré ses appels toute la nuit, le sergent puritain reste fidèle à ses idéaux jusqu’au bout. Le lendemain à l’école, il interroge les élèves concernant la disparition de leur camarade, Rowan Morrison. La réponse est une nouvelle fois négative, mais le flic va plus loin et regarde le registre de l’école et comprend que la maitresse et ses élèves ont mentis. Et la suite du film ira dans ce sens, se mêlant dans l’incompréhension des habitants de l’île face ce sergent qui ne peut décidément compter sur personne.
Pendant une partie du film, il encore possible de choisir un peu son camp, même si quelques indications témoignent du sadisme sur les coutumes de l’île très tôt.
On pourrait d’abord citer cette jeune élève de classe qui jubile d’avoir attachée cette bête dans le but de l’humilier et de constater leur intelligence par rapport à elle.
Une scène curieuse et malsaine qui traduit d’un sentiment de supériorité appris dès le plus jeune âge. Par la suite, les adultes ne reviendront pas là dessus ou du moins très peu. On pourrait aussi revenir sur le fait que les habitants sont amusés par les questions du sergent, et ce comme le témoigne le corps dans le cimetière .
Intervient dans le récit la chanson « Fire Leap« , une chanson des plus étranges. La vidéo ci dessous ne montre malheureusement pas la scène exacte où elle est chantée. C’est un des rares moments où le film fait intervenir le fantastique, puisque la bien nommée Miss Rose qui est autour de ses élèves apparait comme géante sur de furtifs plans. Un rendu vraiment intéressant et qui pourrait amener à des analyses complexes.
Ces rites semblent avoir été appuyés par le livre, le Rameau d’or par James George Frazer.
C’est peu après qu’intervient le puissant Christopher Lee, pile poil au milieu du film, le responsable de cet île, son apparition derrière le sergent pourrait presque évoquer ses anciens rôles dans le domaine de l’horreur. Absolument sûr de lui et de son entreprise, il sait que si l’île est devenue ce qu’elle est, c’est en grande partie grâce à son grand père et à ce qu’il entretient aujourd’hui et grâce à la religion qu’il a instruite ici, placée sous le signe de la vie et de la fertilité.
Avec son apparition à lieu donc la confrontation du film, le sergent face à la seigneurie , Lord Summerisle. Deux idées contraires émanent de ces deux hommes, le personnage de Christopher Lee est intéressant, voir rafraichissant par rapport à tout ses personnages d’épouvantes. Son personnage est habile, cynique et ne laisse jamais transpirer un moindre doute quand à ses intentions.
Son charisme est tel qu’il qu’aucun personnage (en dehors du sergent) n’est capable de faire opposition à lui. Il a tout de l’attribut du gourou, en tout cas je le considère ainsi désormais.
La fin amène cette séquence stupéfiante du sacrifice, il semble impensable aujourd’hui d’avoir un film se terminant par la victoire des ennemis, et ce pour des raisons misérables, à savoir les récoltes de l’île qui n’ont pas été formidable cette année. Les sacrifices d’animaux ne peuvent sauver cela, un modèle humain pourrait répondre au dieu du soleil. La conclusion sur les rites païens, qui ne font plus aucun doute à ce moment là qu’on assimile à de la cruauté, tout du moins pour le personnage de Lord Summerisle.
Les habitants de l’île sont conditionnés à cela depuis des années … Une fin inoubliable !
Pourquoi cette réussite ?
Mais alors pourquoi ce succès pour ce film ? Déjà pour ce quia déjà été dit en haut, il faut souligner les recherches incroyables du scénariste Shaffer. Celui ci ne voulait guère concocter un film d’horreur mettant encore encore du gore et des caractéristiques acculés. Par ailleurs, le cinéma Britannique connaissait une crise assez importante dans le milieu du cinéma lors de la production du film, et le budget du film s’en ressent.
Le film se démarque donc des films d’horreurs, et centralisant le problème à travers une religion, et reprenant la moelle du roman dont il est issu. Le réalisateur à payé 15 000 livres pour les droits du roman. Et bien sûr la BO du film est absolument culte. Moi qui suis déjà sensible d’ordinaire aux bandes originales, mais ce film a dépassé mes plus folles espérances.
J’évoquais en haut ne pas avoir parlé de ma musique favorite, il s’agit de celle interprétée par Walter Carr, c’est surréaliste …
Attention toutefois, ce film ne plaira clairement pas à tous en raison de son rythme pouvant être assimilé à un film d’auteur.
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