Je n’ai jamais été un adorateur de Mécha, j’aime bien mais ce n’est pas mon genre de prédilection. Je vais tout de même parler d’un film d’animation qui constitue un coup de cœur en raison de son déroulement très intéressant qui rompt avec les règles actuels malgré d’innombrables remake de cette histoire (Shin Mazinger Z).
Le contexte de Mazinger Z
Mazinger Z fut le tout premier robot créé par Go Nagai à être pilote de l’intérieur, l’auteur aurait imaginé cela en étant coincé dans les bouchons (les voitures, camions devant lui aurait formé un robot). C’est ainsi que le projet Mazinger Z voit le jour à la Shueisha et cartonne considérablement en 1972. Ce titre ravira les ventes du magazine Weekly Shōnen Jump dans lequel il sera publié. Et pour la première fois, le public s’intéresse à la fois au robot ET à son héros, à savoir Koji Kabuto (Alcor). Une autre idée de génie, c’est que les techniques sont dites vocalement. Voir un personnage crier le nom de sa technique est purement et simplement une idée de Go Nagai. Un code classique aujourd’hui.
Koji Kabuto connaitra un fort succès et explique à lui seul pourquoi Grendinzer (Goldorak) n’a pas fonctionné au Japon en raison de son rôle disons-le de … boulet. Et pour ne pas faire d’ombre à la vedette de la série Daisuke/Acatarus, on lui assigna un OVTerres qu’il a conçu aux USA et qu’on pouvait apercevoir dans Great Mazinger.
Dans la série produite par la Toei Animation, Mazinger Z se voit confronté au puissant Dr Hell, malgré un début très innovant où nous découvrons que Koji Kabuto est capable de faire le bien (ou le mal selon son désire) avec son robot, la série devient rapidement linéaire à l’instar des séries suivantes comme Grendinzer. La fin est sans surprise puisque le Dr Hell est vaincu par Mazinger. La série tout comme le manga marchera à merveille (5 tomes pour le manga et 92 épisodes pour la série sur 2 ans). Elle rencontrera également un grand succès en Italie, tandis qu’en France, elle sera dans l’ombre de Goldorak puis qu’arrivant tardivement en 1989 sous une diffusion obscure sur M6. Techniquement la série Mazinger Z a très mal vieillit … Beaucoup plus que Goldorak, série qui est à peu prêt du même niveau que Great Mazinger (toujours sur la partie technique).
La fin de Mazinger Z
La fin du manga est très singulière, pour ne pas dire déroutante. Comme beaucoup le savent, mais quand un manga fonctionne si bien, l’éditeur pousse le mangaka à continuer son bébé, l’éditeur de Weekly Shônen Jump ne souhaitant pas voir disparaitre la poule aux œufs d’or si vite. Go Nagai est contrant de poursuivre son manga, mais le fait d’une façon très surprenante. Alors qu’il aurait prévisible de devoir s’attendre à un « Mazinger Z 2 » ou à de nouveaux méchants qui échoueraient également contre l’invincible Mazinger, non Go Nagai choisit de pulvériser toutes ces croyances à coup Rocket Punch !
Le dernier épisode de Mazinger Z en est presque inconcevable mais permet d’ouvrir la nouvelle série Great Mazinger. Alors que Kabuto savoure sa victoire face au Dr Hell, une nouvelle menace apparait, l’empire Mykene (également appelé Mecamonstre) ce peuple venu du centre de la terre sont beaucoup plus redoutables que ne l’étaient les créatures du Dr Hell. Mazinger est taillé en pièces et ne doit que son salut à un nouveau Mazinger : Great Mazinger … Koji, le préféré des Japonais est alors évincé par ce mystérieux robot piloté par Tetsuya …
Le film de la Toei Animation
Comme vous pouvez le constater dans la vidéo ci dessous, l’épisode accuse de son âge. Pourtant devenant un classique, la Toei Animation pondra peu après un remake sous forme de film afin de rendre hommage à cette fin épique.
Cette fois-ci, des moyens sont mis à disposition pour rendre l’histoire belle visuellement et en y ajoutant de nouveaux aspects dramatiques absents de l’histoire originale. A mon sens, le film vieillit plutôt bien mais est très ancré années 70 ainsi que sur ses tendances ce qui peut être un plus selon votre point de vue.
Quoi qu’il en soit, le film s’étend sur la nouvelle menace qui détruit bien des monuments historiques partout dans le monde (Paris n’est pas épargné). Koji et Sayaka (sa première petite amie si on prend en compte Grendinzer) vont devoir reprendre le combat, ainsi que Boss qui a rencontré un mystérieux individu prévenant de la menace.
Sur le champ de bataille, les ennemis sont des espèces d’humanoïdes avec des têtes humaines, ce qui les rends non seulement très différentes des créatures du Dr Hell mais effrayants.
Autre changement, ils parlent (!) en pleins combats ce qui donne forcement un attrait assez unique pour cette menace. Mazinger est retenu par un des monstres sous l’eau, pendant que le reste des troupes sèment le chaos. Koji parviendra à vaincre ses premières créatures mais toujours de justesses.
La base de recherche dans lequel réside les amis de Koji est également attaqué. Le Boss robot n’est pas d’une grande aide tandis que Sayaka voit son robot coupé en deux par l’un des leader de l’empire qui semble inatteignable physiquement. Les ennemis battent néanmoins en retraite. Hélas, le mal est déjà fait puisque Shiro est gravement blessé suite à ce carnage.
La situation devient critique pour Koji, qui est impuissant pour affronter cette menace. Le mystérieux homme qu’avait rencontré Boss est revenu, et en apprend un peu plus à Koji sur cette nouvelle menace. C’est ainsi que Koji apprend l’existence du général Dark, bien que le nom du film fasse figurer son nom il n’apparait que très peu dans le film. Son nom désigne ni plus ni moins la menace et contre quelle armée se bat Mazinger. Cependant, vu l’histoire, il aurait été plus cohérent d’appeler le film Mazinger vs le Général Malebeste, puisque c’est ce général qui intervient sur le champ de bataille et qui est vaincu.
Voyant son frère blessé et la situation comme désespérée, Koji s’apprête à entamer son ultime combat derrière sous une musique mélancolique qui semble déjà traduire un adieu à Mazinger.
La musique ne mentait, pas bien que détruisant difficilement son premier adversaire, la suite du combat est un véritable carnage ! La troupe mené par le général Malebeste est sans pitié ! Mazinger est amoché d’une force ! Cette défaite est probablement le noyau central du film … Mazinger toujours victorieux voit tout son armement inefficaces où au pire détruit.
C’est ainsi que le mystérieux individu se révèle être le père de Koji (!) et révèle alors le nouveau Mazinger. Ce Great Mazinger intervient très rapidement et met hors d’états de nuire plusieurs créatures en s’attaquant à leur point faible. Mazinger Z dans la foulé prend sa revanche sur une des créatures.
Bien que le chef de l’escadron soit vaincu par les deux Mazinger, l’âme du Général Dark indique qu’une longue bataille ne fait que commencer entre l’armée Mykéne et les Mazinger. Tetsuya qui pilotait Great Mazinger Z repars aussi vite qu’il n’est arrivé.
Un film unique
Alors que le premier film mettait en scène un cross-over entre Mazinger et Devilman, celui ci est clairement dramatique. Plusieurs éléments peut être insignifiants au prime abord, vont devenir des éléments tragiques, comme le jeune Shiro qui attend avec impatiente de donner le cadeau d’anniversaire à son grand frère Koji.
Les ennemis sont très bavards, et font plusieurs fois états de la relatives faiblesses de Mazinger Z. Si la personne connait les prouesses incroyables de Mazinger Z à travers le manga ou la série, ceci est très déconcertant, bien que cela aujourd’hui un classique du genre de voir un héros affronter des menaces toujours plus puissantes.
Le boss Robot est là pour redonner un aspect comique, on pourrait même faire un rapprochement entre lui et Mister Satan dans Dragon Ball, notamment dans le film 9, dans lequel Son Gohan continue un combat désespérer contre Bojack, et qui voit son calvaire d’estompé brièvement.
Le film spécifie les déclinaisons des ennemis, l’armée Mykene éparpillée en 7 divisions (insectes, reptiles, fauves, oiseaux, esprits malins, humain) dont certains sont dotés de grandes capacités dans un environnement bien précis tel que la mer . Mazinger Z rencontrera bien des difficultés pour les affrontés de fronts. Manifestement, le grand père de Koji était au courant de leur existence et c’est pourquoi il avait confectionné en cachette Great Mazinger pour contrer cette menace.
Koji est très intéressant puisqu’il témoigne de la peur, de la crainte … Une peur qu’on salue avec autant de mérite puisque son successeur Tetsuya dans la série Great Mazinger fait part d’un esprit très prétentieux pour contre-balancer sa personnalité avec celle de Koji. La scène de transfusion entre Koji et son petit frère Shiro sera bien plus tard reprise dans Grendinzer. Preuve que quelques idées de ce film ont eux un impact pour les productions suivantes.
Voilà, finalement j’aime ce film car dans son contexte l’époque, il permet à Koji de livrer une bataille perdue d’avance, et même s’il y a eu beaucoup de remakes ces dernières années sur le retour de Mazinger, à ce moment là, ce film était clairement la conclusion de Mazinger et de Koji. Une fin injuste, et humiliante pour l’un des plus grands héros des années 70 au Japon. Cette mise en abyme, j’y suis très sensible d’où cet article. 🙂
Le film est sorti officiellement chez AB Production. Le doublage ayant été réalisé en 2015, c’est donc une toute nouvelle équipe qui s’empare des personnages de ce film. Les noms ont été changés afin de coller avec l’adaptation de Goldorak. Notons que les doublages de France 3 pour l’émission « Génération Albator » passent à la trappes pour les deux films de Goldorak.
Forte heureusement, la version originale est présente et les noms des sous titres sont bien ceux de la VO (ce qui n’est pas toujours le cas dans les éditions Françaises).
Titre : Mazinger Z tai Ankoku Daishôgun (マジンガーZ対暗黒大将軍)
Sortie : 1974
Production : Toei Animation
Réalisation : Nobutaka Nishizawa
Musique : Michiaki Watanabe
Actarus, mon héros ^^
j’adorais Goldorak quand j’étais gamine,: c’est grâce à lui que j’ai appris des mots savants comme « métamorphose » ^^
après j’ai grandi et je suis tombée amoureuse d’Albator
(oui, je sais, tu fais un article très étoffé et moi je te parle de mes coups de coeur de gamine lol)
Pas de souci, on a tous rêvé de Goldorak quand on était gosse. Quand je pense qu’à cause (ou grâce) à moi , un collègue s’est acheté une figurine de ce robot à 150 euros (mais elle était tellement belle aussi). 🙂
oh s’il avait les sous, il a bien eu raison de l’acheter ^^
Pour le film dont je parle dans cet article, il est dans un petit coffret vaut à peine 20 euros. C’est une offre assez intéressante d’autant qu’il y en a deux sur Goldorak.
Chouette article!
Je ne connaissais pas cette fin tragique de Mazinger Z, il se prend une sacrée raclée de la série télé!
Par contre la vidéo que tu as mis en lien pour l’épisode 92 est en espagnol, pas en italien 😛
Pour ma part, j’avais beaucoup aimé Goldorak contre Great Mazinger et je suis tout déçu d’apprendre que le coffret sorti chez AB fasse l’impasse sur le doublage français de la fin des années 90, celui avec les « vraies » voix…
Merci beaucoup, je viens de modifier, j’étais tellement parti dans ma tête que ça avait cartonné en Italie que voilà ^^
Oui très dommage qu’un nouveau doublage ait lieu. Cependant je comprends très bien les raisons, dans une émission de radio (spécialisé dans les animés), Daniel Gall avait spécifié que ce doublage était été réalisé illégalement (un doublage au noir comme le disait).
Donc je pense que c’est suite à cette affaire que les deux films ont été redoublés. Dommage, le premier doublage, Eric Peter était excellent sur Barendos, tandis que Emmanuel Karsen est pas très convainquant sur le personnage. Et puis c’était l’un des derniers doublages de Jane Val (Venusia) 🙁